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"Let it flow"

Mission

. Concours

. Equipe avec Adèle Bertrand, Marion Chapey et Pham Thu Trang

Maîtrise d'ouvrage

Building Trust International Affordable Housing Design Challenge

Localisation

Phnom Penh Economic Zone, Cambodia

Rendu

Juillet 2018

Contexte

 

  • Le site, localisé en périphérie de la capitale, offre de nombreux atouts naturels, industriels, culturels, économiques et sociaux. Il est bordé par l’une des quatre rivières entourant Phnom Penh nommée Prek Knot qui permet une importante production de riz mais engendre de fortes et récurrentes inondations. A proximité, on compte plusieurs industries majeures comme le Vattanac Industrial Park, le long de la Nationale 3, et la Phnom Penh Special Economic Zone (PPSEZ). Des études sociologiques montrent que l’entraide et le partage sont facilités de par une forte migration. Effectivement, de nombreuses jeunes femmes célibataires s’installent sur ce territoire pour travailler.

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  • C’est dans ce contexte que les espaces publics et les typologies de logements ont été pensés, tout en répondant aux contraintes du concours : construire 300 unités de logements évolutifs avec un très petit budget.

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Concept

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  • Face au climat et aux conditions de vie actuellement difficiles, les ressources en eau doivent être considérées comme une valeur positive.

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  • Le propos majeur du projet concerne la qualité de l’eau ainsi que la sécurité de la population et de leur habitat en cas de survenue d’une inondation, tout en assurant une économie stable. 
    La proposition établit une connexion entre le projet et la ville existante, le site industriel et les caractéristiques du territoire, tout en créant une variété d’espaces publics. 

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  • Dans le but d’animer le nouveau quartier et d’éviter la création d’une cité-dortoir, le RDC des logements recevra des commerces, bureaux et restaurants, avec un réseau électrique surélevé et des espaces de stockage. Les logements et les équipements seront implantés au-dessus des Plus Hautes Eaux Connues.
    A partir d’une unité modulable et reproductible, le plan masse est évolutif, suivant l’évolution des structures familiales et la hauteur des constructions.

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  • Le réseau de rues est dessiné selon l’ancienne division des champs et la trame du système d’irrigation s’organise autour d’une noue paysagère centrale.
    En accord avec les villages Khmer traditionnels, des canaux à ciel ouvert rafraîchissent les rues, drainent les eaux, pour ne pas saturer les réseaux et réduire le ruissellement urbain, et permettent aux marcheurs de contrôler le niveau de l’eau.

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  • La topographie du site s’élève depuis la rivière vers de plus hautes altitudes au centre du quartier pour faciliter l’évacuation des eaux.  Les constructions sont surélevées grâce à des pilotis. Le long des rives, des mangroves maintiennent les sols et facilitent leur perméabilité ainsi que le drainage. Deux fois par jour, les habitants peuvent observer le niveau de l’eau visible dans les caniveaux à ciel ouvert.

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  • Lorsque l’eau atteint le niveau maximum, les habitants peuvent évacuer ou être secourus depuis les coursives et trouver refuge au cœur des équipements publics localisés sur les points culminants du site. Ils fourniront des dortoirs et les soins nécessaires en cas de crise. La plus longue distance depuis les accès de secours aux voies carrossables est autour de 170m. Ces voies de 5m de large permettent la circulation de véhicules de secours ainsi que la collecte des déchets.

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  • Les logements s’organisent à partir d’une unité composée d’un espace de vie modulable et d’un bloc humide, connectés par une coursive en bois. Grâce à des escaliers semi-collectifs, les familles peuvent faire évoluer leur habitat par le biais de surélévations. Cette échelle de logements intermédiaires permet une flexibilité de typologie évolutive au grès de l’évolution des structures familiales et de leurs moyens économiques.

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  • Une partie de la cuisine est placée sur la coursive couverte afin de faciliter la ventilation des fumées. L’orientation nord-sud des constructions est également propice à une meilleure ventilation, les vents dominants provenant du sud. La salle d’eau est adjacente à la cuisine et protégée visuellement. Une seule gaine est nécessaire pour 4 logements superposés.

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  • Le quartier est organisé selon deux saisons, typiques des climats tropicaux. Pendant la saison sèche, les habitants peuvent profiter du RDC protégé par le logement et ventilé grâce à la végétation environnante et aux canaux à ciel ouvert. Pendant la mousson, le niveau de la première coursive devient RDC.

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  • Le système structurel consiste en deux premiers niveaux constituant le support pour un à deux niveaux en bois additionnels. Le RDC est fait de pilotis en béton. Les coursives et les bâtiments sont contreventés pour résister aux forces de l’eau et du vent ainsi qu’aux possibles mouvements des sols argileux par le biais de planchers en béton aux deux premiers niveaux et diagonales en bois sur les niveaux supérieurs.  Sur les hauteurs du site, certains bâtiments peuvent être construits avec des parpaings en RDC pour assurer quelques espaces de stockage au sec.

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  • Les toitures à double pan répondent à l’architecture khmer traditionnelle et facilitent l’écoulement et la récupération des eaux de pluie. Des plaques de tôle métallique par exemple pourront être utilisées de manière temporaire lorsque les bâtiments sont destinés à être surélevés puis recouverts de tuiles fixées.
    Des espaces communs au RDC comme des lingeries et caves situés sous les blocs humides pourront également être aménagés à moindre coût grâce à un financement collectif.

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  • Un écosystème de traitement de l’eau est prévu afin de différencier l’eau potable des eaux claires, grises, industrielles et pluviales pour les différents usages. 

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  • Au nord et au sud du site, deux stations de traitement sont d’ores et déjà implantées pour l’eau potable. L’eau claire traverse les canaux à ciel ouvert pour irriguer les champs, les espaces publics et les jardins partagés. Des systèmes de phytoremédiation et aquaponiques sont installés afin de filtrer les eaux grises.
    Un tel développement territorial, respectueux de la Nature et de l’Homme, mènera à un quartier durable et résilient permettant de combiner au mieux les usages des citoyens avec la prévention du risque d’inondation.

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